On ne peut pas y échapper:
Le Story Board est l’étape la plus importante d’un projet BD: bien que le dessin ne soit pas vraiment soigné (esquissé très vite voir gribouillé), c’est à ce moment précis que l’on peut décider de tout à partir du scénar’:
- pour quel plan opter: plan large, plan coupé, gros plan, très gros plan…
- le type de cadres et le cadrage: forme, inclinaison…
- les angles de vue…(facial, plongée, contre plongée…)
Bref: tout ce qui concerne le déroulé de l’action dans sa pure « forme » mais aussi la forme générale du projet dans son entier.
ANTICIPATION ACTIVEE:
Qui dit Story Board dit: préparer en amont LA TOTALITE des pages prévues pour la BD dans ce Story Board, ce qui doit donner te donner la base solide et fiable pour dessiner les vraies planches!
Au début, j’ai commencé la BD en partant directement page par page (planche par planche), et l’évidence de cette étape m’a vite rattrapé: le Story-Board est le support indispensable sur lequel tout se joue: il est le premier aperçu pour les éditeurs! On ne soigne pas les dessins, on soigne avant tout le rythme, le jeu des plans, la cohérence générale, on peut aussi y trouver les contrastes, le mouvement etc… et les bulles, le texte.
Comme pour pouvoir conduire une voiture, une connaissance d’un tel système de codes et une pratique technique sont de mise: Il ne suffit pas de faire de jolis dessins, mais aussi de savoir jongler avec toutes ces notions.
Ce qui veut dire: s’exercer à la perspective (à un ou plusieurs points de fuite), aux vues en plongée/ contre plongée, aux raccourcis, aux effets qui peuvent donner plus de mouvement…
La façon dont l’oeil va percevoir ce rythme et cette action, est guidée par tout un système de codes! on doit sans cesse penser à amplifier les sensations du lecteur, ce qui demande des connaissances techniques précises pour maîtriser ces effets.
Mon plus grand travail dans cette BD va sans doute se faire autour du mouvement, afin que la mission d’Okwaho ne semble pas trop « statique »: son aventure est longue, sa marche, tout autant que ses rencontres pourraient être traitées de façon assez « continue » et linéaire, mais je préfère l’idée de surprendre le lecteur. C’est plus difficile, mais plus intéressant pour tout le monde!